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La République démocratique du Congo est un pays de la musique. Toute l’Afrique danse la musique congolaise. La renommée  des musiciens congolais  a traversé les frontières mais beaucoup reste à faire. Quelle politique culturelle faut-il mettre en place pour réussir l’industrialisation de la musique congolaise et les autres formes de l’art afin d’aider les artistes à se retrouver ?

Un grand artiste congolais, Pascal Lokwa Kanza a reconnu il y a peu que la RDC fait partie de ces rares pays au monde qui fait danser les autres. La tradition a toujours été respecté depuis la génération des Wendo Kolosoy, Kallé Jeff, Rochéreau Tabu Ley, Franco Luambo jusqu’aux générations actuelles.

« Bien qu’aujourd’hui, beaucoup d’artistes font de la musique juste pour gagner de l’argent. Ce n’est plus tellement l’art qui compte. C’est dans ce contexte  qu’on retrouve phénomène « mabanga » ou dédicace (NDLR, le fait de citer le nom d’une ou plusieurs personnes en les mettant en l’honneur dans une chanson. L’artiste reçoit en contre partie de l’argent). Même le contenu laisse à désirer » dit un opérateur culturel.

Abordant le point sur la politique culturelle en RDC, M. Roland Mumbala, Chef des Travaux à l’Institut national des arts (INA) a confié à Perspective Magazine  que « nous n’avons pas une politique culturelle nationale qui est cohérente, élaborée, codifiée et partagée par les parties prenantes concernée. Il n’y a pas des axes majeurs retenus comme priorités. On remarque parfois quelques activités isolées organisées par les gouvernants mais ce n’est pas codifié »

Et Roland Mumbala  d’ajouter : « De manière pratique, la législation pose problème. A titre indicatif, la loi sur les droits d’auteurs est lacunaire. Cette loi qui était promulgué vers les années 80 au moment ou l’Internet n’existait pas n’est plus adaptée.

Dans le même ordre d’idées, la protection du folklore n’est pas prise en compte et pourtant c’est notre identité. Quant  la législation pose problème la sanction ne suit pas. Plusieurs Cd sont piratés mais les artistes ne sont pas protégés. Aucun pays n’échappe à la piraterie. D’ailleurs dans plusieurs pays le  piratage devient de plus en plus une véritable industrie ».

Le poète Lutumba Simaro, une légende de la musique congolaise est revenue dernièrement autour des équipements qui font encore défaut au moment ou les choses se modernisent. « On n’a pas de studio moderne. Pour réaliser un album de qualité, il faut aller en Europe et le coût   est très élevé et surtout qu’il n’est pas facile d’avoir le visa à tout moment ».

En définitive, l’industrialisation de la musique congolaise est possible. Il faut cependant une implication active de l’Etat qui, à l’heure actuelle n’affecte que moins d’un pourcent du budget national au secteur de la culture. A cela s’ajoute la responsabilité des artistes eux mêmes qui n’arrivent  pas à gérer les différentes sociétés des droits d’auteurs (SONECA, SOCODA…) sans oublier le faible pouvoir d’achat des populations qu’il faut relever dans le cadre de la reforme de l’Administration publique.

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