Emergence de l’Afrique: nécessité d’un paradigme nouveau!
L’ère post coronavirus ne changera pas grand-chose aux rapports de forces entre les Etats établis depuis la guerre froide ; elle n’emportera pas non plus la persistance des défis majeurs auxquels le monde fait face, tels que le réchauffement climatique ou les difficultés d’accès aux ressources que connaissent des populations entières.
En Afrique, la difficulté à relever ces défis est aggravée par de nombreux autres problèmes : l’absence de politiques générales cohérentes en matière de gestion de l’environnement, et de développement des pays africains, un mauvais encadrement de la jeunesse et ses corollaires, la déperdition scolaire et l’émigration clandestine, la faible industrialisation, les économies dominées par l’informel, les conflits armés ou encore les problématiques de santé, notamment la gestion des pandémies (Ebola, Covid-19) et maladies endémiques (paludisme, tuberculose, etc.).
Qui plus est la pandémie de la Covid-19 est en train d’aggraver l’extrême pauvreté de ses populations qui vivent le paradoxe d’un continent aux potentiels inexploités (agriculture, ressources minières, hydrauliques, etc.). Pour éviter que l’Afrique continue de rester à la traîne dans la mise en place des politiques pour faire face à ces défis, une prise de conscience collective de sa situation est impérative, afin de mettre en place des réformes urgentes et novatrices pour tirer de son potentiel les moyens de son développement.
Sans pessimisme, l’Afrique est encore loin d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), qui ont été remplacés par les objectifs de développement durable (ODD) en septembre 2015. L’aide au développement en Afrique, loin d’être une preuve de solidarité internationale, s’est muée en un assistanat d’Etats comme seule alternative pour éviter le chaos, légitimant dans une certaine mesure les thèses de la recolonisation du continent. La refonte du modèle de coopération internationale s’avère donc urgente. Elle doit impliquer le bénéficiaire direct de l’aide dans le processus de formulation des besoins.
Par ailleurs, les inégalités continuent à se creuser dans un contexte du monde globalisé où les plus riches le sont davantage et les plus pauvres s’enfoncent dans la misère la plus noire. Alors que le développement technologique à travers les start-ups constitue une aubaine pour la croissance économique, le continent africain est confronté aux problèmes des délestages électriques dans les centres urbains, et de l’absence totale d’électricité dans les zones rurales, constituant un frein au développement économique.
Le sous-développement et la pauvreté ne sont pas une fatalité pour l’Afrique, car « l’Afrique de l’africain », à travers la symbolique de ses indépendances acquises, parfois au prix du sang, peut encore retrouver la maîtrise de son destin et briser la chaîne des dépendances, afin d’apporter des solutions aux attentes de ses populations.
Ainsi, l’idée d’une Afrique consciente de son potentiel et de sa capacité de développement, fort de sa place privilégiée de berceau de l’humanité dans le concert des nations, trouvera tout son sens.
Concerné par le sort du continent africain, Perspective Magazine se missionne d’être :
- (i) un pont qui relie les aspirations de l’Afrique aux solutions disponibles, sous forme de réflexion, pour une synergie d’actions ;
- (ii) une pépinière d’études, d’analyses et de propositions pertinentes, susceptibles d’orienter le débat africain et de faire émerger la gouvernance démocratique favorable aux investissements.
Comme média alternatif, participatif, disruptif et avant-gardiste, Perspective Magazine voudrait susciter une prise de conscience déterminante de « l’africain de cœur », quelle que soit la couleur de sa peau, sur la problématique de la souffrance en Afrique et les possibilités d’en sortir.
Les thématiques abordées avec pragmatisme, outre l’avantage de faciliter l’accès à l’information pour tous, participent à une meilleure compréhension des grands enjeux nationaux et internationaux.
De cette approche, émergera une prise de conscience individuelle et collective au niveau des dirigeants et des populations, en tant qu’acteurs, pour l’appropriation du destin et de l’Histoire du continent.
Stephane Lombela, Président du CA et Editeur