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Compte tenu de la dépendance économico-financière de la RDC vis-à-vis de l’étranger, les évolutions récemment enregistrées sur les marchés mondiaux des produits de base (pétrole, minerais et aliments) devraient affecter ses perspectives macroéconomiques durant l’année 2015. Il serait ainsi important de s’interroger sur les effets probables de ces récentes évolutions sur les finances publiques, les réserves en devises, le compte courant de la RDC en 2015 ainsi que sur le type d’actions envisager par les décideurs politiques pour contenir les effets de ces chocs.

 

Evolution des marchés mondiaux

Il a été enregistré au second semestre 2014 une baisse continue du prix du baril de pétrole en raison de l’accroissement de l’offre des pays non-OPEP. A la date du 21 décembre 2014, le prix du baril était de 56.52 USD contre 102.5 USD en février 2014, soit une baisse de 44.9 %.

 

Marché des minerais

D’août à décembre 2014, le prix de la tonne de cuivre est passé de 6958.5 à 6306 USD alors qu’en début d’année 2014, la tonne coûtait  7220 USD. S’agissant du cobalt, son prix a aussi baissé au second semestre 2014, il s’est chiffré à 32945 USD/tonne à fin août contre 30000 USD le 17 décembre. Après avoir connu un plongeon en novembre, le prix de l’or a repris en décembre (1197.05 USD/once) sans pour autant revenir à son niveau d’octobre et mars (1250 et 1401 USD).

 

Marché alimentaire

D’octobre à novembre 2014, les prix des céréales se sont accrus de 2.6 %. Les cours du blé ont rebondi à cause des conditions de croissance défavorables dans les pays du Nord. Les cours du maïs sont restés soutenus alors que ceux du riz se sont détendus en raison des disponibilités et d’un repli de la demande d’importations. Le rebond des prix de l’huile de palme tient à un repli de la production et à une demande soutenue. Les cours de l’huile de tournesol sont aussi restés fermes. Les prix de la viande n’ont pas changé.

Effets probables sur l’économie de la RDC en 2015

Les évolutions enregistrées sur les trois marchés ci-dessus appréhendés pourraient avoir des conséquences négatives en 2015, sur les finances publiques de la RDC (baisse des recettes), sa position extérieure (compte courant) ainsi que sur la capacité de la Banque Centrale du Congo à intervenir sur le marché (suite à une baisse des réserves). La surface financière du budget couverte par les producteurs de pétrole et les produits miniers (estimée à 40 % du budget) devrait baisser alors qu’il est attendu des fortes pressions sur les dépenses publiques en raison des changements politico-institutionnels intervenus au second semestre 2014 et de la nécessité de poursuivre le processus électoral. La hausse des prix alimentaires conjuguée à la forte pression démographique, pourrait entraîner un accroissement des importations alimentaires. Ce choc négatif pourrait toutefois être partiellement amorti par les effets bénéfiques du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.

Quelles orientations pour les politiques publiques en 2015 ?

Au regard des éventuelles menaces ci-haut identifiées, il faudrait que les autorités congolaises mettent en place des mécanismes de riposte aux chocs exogènes. Elles devraient conjuguer des efforts pour d’une part, accroître les recettes publiques et de l’autre, réaliser des économies budgétaires. Ceci requiert plus d’efficacité dans la collecte des recettes et une grande discipline dans l’engagement, la liquidation et l’exécution des dépenses. Pour contenir la pression des dépenses, il serait nécessaire d’établir un pré-ordre dans les dépenses à engager par secteur. De même, il s’avère nécessaire de prendre des mesures pour davantage libérer le potentiel de croissance de l’économie. La poursuite des travaux de construction des infrastructures permettrait d’accroître la productivité de l’économie et réduire les coûts de transaction en facilitant la circulation des personnes et de leurs biens. Etant donné qu’il est attendu en 2015, une baisse de l’apport extérieur dans le financement des infrastructures, des efforts devraient être conjugués pour attirer davantage des capitaux privés pour le financement des infrastructures dans le cadre du partenariat public – privé (PPP) dont la loi est toujours en instance d’adoption au parlement.

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