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Politique monétaire et réglementation de change en RDC

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L’évolution de la conjoncture économique internationale n’a pas induit des risques majeurs pour l’économie congolaise. Cette dernière poursuit son périple sur un sentier d’expansion. Les estimations de la croissance, quoiqu’en légère baisse par rapport à la réalisation de l’année 2014, attestent de sa vigueur, sous l’impulsion principale des activités extractives.

Dans un contexte de baisse des cours mondiaux des produits alimentaires et des bas niveaux des cours du pétrole, écartant tout risque d’inflation importée, et en l’absence de choc majeur d’origine interne, principalement budgétaire, le taux d’inflation est demeuré sous contrôle et le taux de change stable.

Dans ces conditions, la Banque centrale du Congo (BCC) a poursuivi sa politique d’assouplissement monétaire par, d’une part, la révision à la baisse du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue en monnaie nationale et, d’autre part, une manipulation de l’instrument Bon BCC dans le sens de l’injection de la liquidité. Le taux directeur a, pour sa part, été maintenu constant au premier semestre 2015.

Au-delà de ce tableau reluisant du cadre macro-économique, la Banque centrale du Congo s’est engagée dans une profonde réflexion sur l’efficacité de ses instruments de politique monétaire, à travers une étude rigoureuse de son mécanisme de transmission.

A ce propos, la dollarisation de l’économie congolaise ainsi que le faible développement financier et des infrastructures publiques de base, lesquelles participent à l’explication de la rigidité à la baisse du coût du crédit bancaire, restent les principaux défis à relever. A la lumière de l’évaluation faite sur l’état d’avancement de la réforme sur la dédollarisation de l’économie congolaise par les experts de l’Institut d’Emission, il a été préconisé davantage d’engagement de la part de différentes parties prenantes pour réduire sensiblement l’ampleur de ce phénomène. Il convient de faire remarquer que toutes les actions à mener dans ce domaine ne relèvent pas de la seule responsabilité de la BCC.

Cependant, dans son rôle de promoteur de la réforme, l’institut d’émission ne manque pas une occasion pour sensibiliser tous les acteurs concernés. La Banque centrale du Congo a pensé à une mise à contribution de sa crédibilité et les leçons tirées d’expériences du passé pour renouer avec les opérations d’adjudication. Pour le reste, les experts de l’institut d’émission ont rappelé que la consolidation de la stabilité  macro-économique n’est pas le fait d’une génération spontanée. Elle n’est pas non plus, selon eux, un acquis immuable. Ils estiment, par contre, que sa sauvegarde requiert de la vigilance et de la pro-activité dans la gestion des politiques macro-économiques.